Pologne

Biedaszyby, les mines de la pauvreté.

La Pologne est entrée dans l’UE en mai 2004. Derrières les apparences de modernité que cherche à envoyer Varsovie vers l’ouest, de vastes pans de l’économie sont ravagés, notamment l’industrie minière.

Les anciennes houillères de Silésie, la région historique des mines, ferment les unes après les autres. Selon des plans de restructuration décidés depuis 1990, quelques 286 000 emplois de mineurs ont disparu à l’horizon 2007.

Une hécatombe sociale.

La moitié des mineurs ont été mis à la retraite anticipée, l’autre, au chômage, avec peu de perspective de reclassement.

Dans ce contexte, certains mineurs reprennent du service clandestinement et continuent à exploiter les anciennes veines de leurs mines désormais fermées.

Aux alentours de  Walbrzych, située à 200km de Katowice, la principale ville minière de Silésie, les Biedaszyby, mines de la pauvreté, sont ainsi devenues des sources de revenus vitales pour toute une population laissée pour compte.

Les mineurs creusent les veines de charbon qui affleurent, et les étayent souvent de façon empirique entraînant parfois des accidents. Une fois tamisé à la main, le charbon est revendu à la moitié du prix officiel (12 zlotys le sac soit environ 3 euros) dans les villages voisins. Trois personnes peuvent extraire entre 500 kilos et 2 tonnes par jour, si les conditions météo le permettent.

Le trafic irait jusqu’à la mer Baltique, il est aussi parfois soumis aux rackets de mafias locales. Pour l’instant les autorités ferment les yeux sur l’exploitation des « Biedaszyby », qui leur servent bien aussi, bien qu’elles soient considérées comme la honte de la ville.